Les chevaliers du Poignard -1-
Fraîchement émoulue de l’Ecole de police, la jeune femme débarque un matin d’automne dans les locaux du commissariat principal de La Rochelle où son allure provoque l’émoi de ses collègues, surtout celui de Jean-Loup, charmant garçon qui s’éprend d’elle au premier regard.
En revanche, le très conservateur commissaire Rochefort se montre plus réticent. Quand on a la chance d’avoir pour père un ténor du barreau, une carrière facilitée, pourquoi choisir de s’enterrer dans un commissariat de province ?
Il accueille néanmoins le nouvel élément avec bienveillance et l’informe qu’elle fera équipe avec Jean-Loup qui trépigne derrière le capiton de la porte du boss
Dès la fin de la semaine, il invite la jeune femme à prendre un café sur le port, l’occasion de parler de la ville et un peu de lui-même. Alors qu’il ramasse les sucres non utilisés, il explique, un peu gêné, que ce réflexe lui vient de son enfance.
Elevé par une maman solo. Pas beaucoup de sous. Les sorties au café ou au restaurant étaient rares, alors, on raflait l’excédent, serviettes en papier, couverts en plastique, sachet de sucre ou de ketchup. Bleuenn est touchée, gênée à son tour d’avouer qu’elle occupe dans un des hôtels particuliers de la rue de l’Escale (fief des grands-bourgeois armateurs) un vaste appartement payé par Maitre Brézilhac.
Après quelques jours de flottement la jeune femme prend ses marques, mais un soir de solitude, elle ne peut se retenir de descendre vers les cafés branches du port (« J’avais envie d’un homme »), dans l’idée d’en choisir un, Viencent, qui s’étonne de la désinvolture avec laquelle elle l’a dragué et ramené chez elle.
Ce n’est pas la première fois qu’on lui fait cette remarque.
Le grand et bel amour, Bleuenn ne va pas tarder à le rencontrer sous les espèces d’un homme fascinant, mais en attendant, la visite d’une femme venue déclarer la disparition de sa fille, amène la policière à s’intéresser à un dossier mis en sommeil par les équipes du commissaire.
Des gamines qui fuguent, il y en a tous les jours. Pas suffisamment d’effectifs pour ouvrir une enquête à chaque signalement — la réponse aux questions de Bleuenn
Cependant l’irruption tonitruante d’un conseiller général dont la fille s’est évaporée comme les précédentes va faire bouger les lignes. Le binôme Loulou-Bleuenn est chargé de l’enquête. Les voici en route vers la maison de Léa Chassaigne dont la mère ne s’explique pas la disparition.