Sarah de La Force

                   Louise est à présent lancée dans la carrière d'escorte. Les premiers mois, le chemin ressemble à la yellow brick road du Magicien d'Oz, mais bientôt, la magie de l'argent facile et des bulles de champagne se dissipe, laissant place à la fatigue, l'ennui, voire l'écoeurement au terme d'une soirée pénible. Un client a exhibée la jeune femme au bois de Boulogne, puis a insisté pour racoler un homme qu'il lui impose    dans le studio qui lui sert de garçonnière.      Choquée, Louise ouvre les yeux : tous les clients ne sont pas séduisants, bien élevés et agréables. Leurs désirs, elle est payée pour les satisfaire — une  mercenaire qui ne peut se dérober, quelques que soient ses répugnances.       Et il faut encore compter avec les angoisses générées par sa double vie, les avances de Mila, sa patronne qui ne cache pas son attirance pour la nouvelle recrue.     Alors qu'elles dînent ensemble à La Closerie des Lilas, Louise avoue son désarroi

      Le Commerce des Corps m'a été inspiré par une rencontre inattendue dans un club libertin de Paris. J'y dînais avec des amis, et à un moment, agacée, je les ai plantés. ( Les lecteurs désireux d'en savoir plus sur les circonstances de ce dîner se reporteront à l'interview donnée à  la sortie du livre et publiée dans ce blog.).       Au bar, j'ai été abordée par une femme qui, pour une raison ou une autre, peut-être le fait de me voir solitaire sur mon tabouret, a pensé qu'un emploi d'escorte pourrait m'intéresser. C'était amusant, j'ai laissé filer le malentendu et pris la carte qu'elle me tendait.      Quelques jours plus tard, au cours d'un déjeuner, j'avouai mon désir d'écrire sur les jeunes femmes qui louent leurs services pour une soirée ou une nuit à des messieurs seuls. C'est ainsi que je fus mise en rapport avec quelques-unes des filles qu'elle drivait et qui ont accepté de répondre à mes questions. ( Là encor

  La jeune et candide Yasmine obtient un emploi de barmaid dans un cabaret à strip-tease bon enfant, Le Perroquet où elle découvre de nouveaux aspects de la vie. Après une nuit de sexe joyeux et décomplexé en trio, Yasmine doit songer à reprendre la route. Et à trouver un nouveau job, car de l'argent gagné au Perroquet, il ne reste pas grand-chose. Une des danseuses la branche avec Philippe, industriel de La Rochelle qui ne manque jamais de passer au cabaret quand il séjourne à Auxerre.  Après le coucher des enfants, Yasmine retrouve son patron pour de longues soirées de bavardage intime, de flirt verbal irritant et de regards explicites. Mais au moment de rejoindre les chambres, les espoirs de la jeune fille sont déçus. Jusqu'à un soir, où, rentrant trempée et grelotante, elle file prendre une douche, bientôt rejointe par Thomas qui l'initie à la sodomie sous les jets brûlants. Séduite, elle espère une suite.   Au cours d'une halte à Toulouse, Yasmine aura la malchance

    Yasmine et Pierre passent un week-end dans la maison de ses parents mais un retour prématuré "des vieux" oblige la jeune-fille à faire leur connaissance. Mal à son aise, elle saisit l'hostilité affichée de la mère, celle, plus indulgente mais réelle du père de son amoureux. De fait, ce dernier ne tarde pas à envoyer l'héritier faire un stage professionnel à Marseille. Au fil des mois, Pierre espace ses séjours à Lille. Entre la boutique où Martine lui serine de ne pas se faire d'illusions et sa banlieue lugubre, Yasmine déprime. Harcelée par l'amant de sa patronne, angoissée à l'idée que Pierre se détache d'elle, la jeune fille décide, du jour au lendemain, de filer à Marseille. En rendant son tablier (les beaux vêtements prêtés pour les heures de travail) elle essuie une remarque raciste "On ne peut décidément pas compter sur les gens comme vous", qui la blesse et conforte son désir d'ailleurs. Sourde aux prédictions sinistres de la